Cycle de conférences « Les rendez-vous de l’ESAD »- Novembre / Décembre 2025

Le cycle de conférences « Les rendez-vous de l’ESAD » donne la parole à des intervenant.e.s invité.e.s dans les champs du design, des arts et de la recherche, pour éclairer les sujets qui traversent nos sociétés contemporaines.

Ces conférences constituent un moment privilégié de réflexion et de dialogue entre étudiants et professionnels, mais aussi l’opportunité d’explorer une diversité de champs et de territoires où se logent les arts et le design. Ces conférences donnent ainsi une large place aux pratiques qui relient arts, design et sciences, notamment par l’invitation de chercheurs du CNRS.

Les conférences se déroulent à l’auditorium du Musée des Beaux-arts (Place Sainte-Croix).

Programme

5 novembre 2025 (14h-16h) : Trame spéculative : pour une vision textile de l’informatique par Julia Piccolo

Dans le cadre des Rendez-vous de l’ESAD, Julia Piccolo présentera son projet de thèse qui explore une vision textile de l’informatique. En traçant une contre-histoire du numérique à partir du glissement des techniques textiles vers celles de l’informatique, ses recherches partent de l’idée que le textile survit même lorsque sa matière est remplacée par d’autres éléments ; il devient alors motif, code, information, structure. En articulant théorie, archives, écriture et création, le projet se donne pour ambition de faire émerger une vision textile de l’informatique qui reconnecte les technologies à leur matérialité, donne une place aux récits et aux gestes invisibilisés, et invente de nouveaux modes de narration par la recherche-création en prenant une matière, le textile, comme grille de lecture.

Biographie

Julia Piccolo est doctorante ArTeC au sein du laboratoire EDESTA (Ecole Doctorale Esthétique, Sciences Et Technologies Des Arts) à l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Elle travaille, sous la direction de Patricia Ribault, sur un projet de thèse de recherche-création intitulé « Trame spéculative : pour une vision textile de l’informatique ».

Son travail se situe au croisement des liens qui unissent le textile, l’art décoratif et l’ordinateur. Ses installations, mêlant peintures, sculptures et vidéos, ont été montrées en France (Césure, Le Sample, Tour Orion), au Québec (Ada X, Diagonale, Art Souterrain), et ailleurs à l’international (La Haye, Bruxelles, Rio). Aquatour, sa nouvelle d’anticipation a récemment été publiée dans la revue C’est les vacances éditée par Burn~Août et dirigée par Eugénie Zély.

26 novembre 2025 (14h-16h) : Horizons architecturaux par Emmanuelle Chiappone-Piriou

Transformation du climat, effondrement de la biodiversité, explosion des données massives, homogénéisation de la condition algorithmique, flux marchands d’un marché globalisé… les enjeux contemporains semblent devoir faire ressurgir le fantasme moderne d’agir à l’échelle planétaire. Les pensées féministes et matérialistes nous invitent cependant à déployer nos savoirs et nos actions de manières situées, sinon locales, tout en accueillant l’altérité. Comment articuler ensemble ce double impératif ? Et comment imaginer de nouvelles formes d’hybridation, de l’artificiel et du non-artificiel, de l’informationnel et du formel – ou, pour le dire autrement, du lichen, du microprocesseur, de l’humain et de la donnée ? L’architecture peut, à travers des récits et des précédents historiques, nous éclairer sur la manière de repenser l’altérité et de projeter d’autres lieux tant physiques qu’intellectuels et sensibles et à imaginer d’autres formes de savoir qui y seraient attachés.

Biographie

Architecte diplômée d’État et historienne de l’architecture de formation, Emmanuelle Chiappone-Piriou travaille en tant qu’autrice et commissaire indépendante. Ses projets explorent les frictions matérielles, intellectuelles et politiques de l’architecture, de l’art, de l’expérimentation et des technologies. À la croisée des contextes académiques et créatifs, ils prennent la forme d’expositions, de textes, de workshops, de conférences et de performances. Membre du comité scientifique du département contemporain du CIVA jusqu’en 2021, elle y a assuré le commissariat de Superstudio Migrazioni et a dirigé l’édition éponyme. Membre du comité éditorial de la revue PLAN L***, elle publie régulièrement et collabore avec de nombreuses institutions culturelles ou académiques en Belgique, en France et en Europe, dont l’ICA, l’Académie des beaux-arts (Institut de France), le Centre Pompidou, la Cité de l’architecture et du patrimoine et le Frac Centre, où elle a été Chargée de programmation et où elle réalisé de nombreuses expositions. Maîtresse de conférence associée à l’ENSA Paris-Malaquais, elle est doctorante à la TU Wien.

3 décembre 2025 (14h-16h) : Atteindre les étoiles : quand le rêve pourrait devenir réalité par Stephane Mazouffre

Les voyages interstellaires remplissent l’imaginaire des êtres humains depuis des siècles. La découverte récente de milliers d’exoplanètes a ravivé la flamme car qui n’a jamais souhaité visiter d’autres mondes ? Mais quid de la faisabilité de tels voyages ? Sont-ils envisageables ou bien simplement irréalisables ?

C’est à cette question audacieuse que cette conférence s’attaque.

On s’interrogera sur les motivations pour de tels voyages. On s’intéressera à la manière de se déplacer dans l’espace et aux technologies à disposition. On se questionnera sur les échelles de temps et d‘énergie. On parlera du présent puis on se projettera dans le futur. Finalement, c’est en examinant ce que dit la Physique que l’on tentera d’élaborer une réponse crédible.

Biographie

Stéphane Mazouffre est directeur de recherche au laboratoire ICARE (Institut de Combustion, Aérothermique, Réactivité et Environnement) du CNRS à Orléans. Ses recherches portent sur la propulsion ionique pour les satellites et sur les concepts avancés de propulsion, tels que la voile électrique et les moteurs à fusion, pour les sondes d’exploration. Il est l’auteur de plus de 280 publications scientifiques et de nombreux articles dans des magazines. Stéphane Mazouffre a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2008 et le prix Edmond Brun de l’Académie française des Sciences en 2021 pour ses travaux pionniers sur la miniaturisation des propulseurs.