LIGA – cohabiter avec le fleuve
Le programme de recherche LIGA – cohabiter avec le fleuve est né du désir de relier le design et ses pratiques aux écologies (environnementales, socio-économiques, politiques). Au sein de l’ÉSAD Orléans, il fait suite à des expériences pédagogiques antérieures comme des Ateliers Recherche Création (« Nouveaux territoires », « Expérience(s) du sensible », « Du design en commun(s) »), des séminaires, des diplômes d’étudiants en master qui traduisent ces préoccupations.
Avec la volonté d’amplifier cette démarche, une équipe d’enseignants s’est rapprochée du POLAU (Pôle arts.urbanisme) alors que celui-ci initiait en 2019 un “Parlement de Loire”. Ce projet fictionnel envisage un scénario sur un modèle déjà acté en Nouvelle-Zélande ou au Costa Rica : “Et si, pour la première fois en Europe, un fleuve avait la possibilité de s’exprimer et de défendre ses intérêts à travers un système de représentation interspécifique ?”.
Le programme entend mener, avec les outils du designer, une recherche sur et avec Loire, prenant appui sur la force et le potentiel de cette fiction. Au-delà des aspects juridiques et philosophiques, travailler sur les enjeux d’une possible cohabitation avec le fleuve induit de questionner la Loire comme système-milieu, ses symboliques matérielles et immatérielles, le principe d’une Loire vivante en lieu et place d’un cours d’eau « sauvage », les manières de l’aménager/ménager.
Le design, pratique attachée à concevoir notamment des objets, des signes, des espaces, s’interroge depuis longtemps sur le sens de ses finalités. Si les usages restent au centre de son attention, il s’appréhende aussi comme un processus de compréhension de contextes plus larges, intégrant des entités humaines et non-humaines. Aussi s’agit-il pour le designer de faire advenir les enjeux, les paroles, les savoirs pour estimer s’il est pertinent de faire ou de ne pas faire et comment intervenir avec justesse.
Loire concentre des problématiques qui laissent entrevoir la pertinence d’une recherche en design pour interroger son histoire, ses caractéristiques, ses activités multiples mais aussi ses marges, ses contradictions, ses contraintes, ses limites. LIGA veut apporter une contribution à ce mouvement plus vaste, en dégageant notamment des approches comparatives avec d’autres fleuves dans le monde.
Avant même de réfléchir à ce que pourrait être cette cohabitation, l’équipe a souhaité démarrer ses recherches par un temps d’observation, en réalisant un voyage d’étude de la source à l’estuaire. Cette exposition, prenant acte de cette fiction Loire, l’intégrant comme une donnée possible, est la restitution de cette immersion destinée à ouvrir le regard, faire émerger des pistes de travail pour l’avenir.
Avec le soutien de la Mission Val de Loire dans le cadre du programme “Campus avoir 20 ans dans le Val de Loire”, en partenariat avec le POLAU et la Zone Atelier Loire-CNRS.
Enseignants-chercheurs du programme de recherche LIGA : Marie Compagnon, Ludovic Duhem (ÉSAD Valenciennes), Gunther Ludwig, Laurence Salmon. Avec la participation des enseignants Laurent Baude et Uli Meisenheimer.
Étudiants : Clémence Mathieu, Guylène Bastide, Elodie Delcourt, Thibaut Dutartre, Macha Dufour, Alban Fégar, Eloy Flambeau, Théo Jacquet, Daphné Le Métais, Maëva Passereau, Wenjia Tao.
Intervenants de la semaine de préparation du voyage d’étude : Matthieu Duperrex, philosophe et directeur artistique du collectif Urbain, trop-urbain et Caroline le Calvez, géographe enseignante à l’Université d’Orléans, membre de la ZAL-CNRS.
Interlocuteurs rencontrés lors du voyage d’étude : Maison de site du Gerbier, Pavillon du Milieu de Loire Réserve naturelle du Val de Loire Pouilly/Loire, Manufacture de céramique de Digoin, Musée de Loire Cosne/Loire, Les passeurs de Loire Sigloy, le Polau, Coopérative de vannerie Villaines-les-Rochers, Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine, M. et Mme Rousseau agriculteurs à Varennes/Loire, Aurélie Lejeune permacultrice à Varennes/Loire.
Exposition ouverte au public du 22 octobre au 10 décembre 2020 du mardi au samedi de 13h à 19h au Théâtre d’Orléans.
Suite aux mesures gouvernementales, l’exposition n’est plus visible in situ à partir du 30 octobre et jusqu’à nouvel ordre.