Depuis 2019, l’ÉSAD Orléans déjoue les règles de la communication. Notre école n’a pas d’identité visuelle… Ou plutôt celle-ci est renouvelée tous les ans, dans la mesure où le monde de l’art et du design est lui-même fait de mondes en mouvement, pluriels, polymorphes… Année après année, donc, les identités visuelles de l’ÉSAD Orléans se superposent et s’entremêlent.
Le principe : tous les ans, l’identité visuelle et graphique de l’école est confiée à un ou une jeune diplômée, à un duo ou à un collectif. L’occasion aussi d’enrichir notre webothèque.
Résumé de l’histoire.
2019-2020 : coup double
En 2019, l’ÉSAD décide de refondre intégralement son site Internet. Ce sera le point de départ de la nouvelle identité de l’école. Au même moment, l’école rompt avec le sacro-saint principe de l’identité visuelle unique et pérenne en imaginant deux thèmes interchangeables pour son site Web.
Le premier thème est confié à Noé Oréglia, un designer indépendant, et le deuxième à un groupe d’étudiants de 4e année (Antoine Buon, Laëtitia Cuchet, Éléonore Fines et Lucie Sahuquet), chapeauté par un enseignant, Nicolas Girard. Au regard des nouvelles orientations de l’école, Noé Oréglia, en collaboration avec Emmanuel Guez, pense au film Matrix. Le logotype de l’ÉSAD est quant à lui imaginé dans l’esprit du no logo (voir le logotype du présent site).
Parallèlement, il est demandé au groupe d’étudiants, auquel viennent s’ajouter deux autres étudiants, Mégane Lazou et Hugo du Roure, de créer l’identité visuelle des Journées Portes Ouvertes (JPO) 2020. Celle-ci s’inspire de la façade du bâtiment principal, rue Dupanloup.
Le groupe produit une signalétique, des imprimés (affiches, bâches en 4×3, carte de vœux…), une typographie, des animations, un thème pour le site « matrice », le thème du site des expositions et le livret de l’étudiant·e 2020 en WebToPrint, à la suite d’un workshop avec le graphiste Quentin Juhel. L’identité visuelle noire et blanche est également déclinée par Marlène Bertoux, responsable de l’atelier infographie, pour les deux premières expositions du cycle Uncool Memories (2020-21).
Une exposition en septembre 2020 retrace l’ensemble du projet (voir image ci-dessus).
2020-21 : Adrien Jacquemet et Basile Jesset
En 2020, c’est au tour de deux jeunes diplômés, Adrien Jacquemet (DNSEP 2019) et Basile Jesset (DNSEP 2020, étudiant-chercheur en DSRD) de se pencher sur l’identité visuelle et graphique de l’ÉSAD Orléans.
Le duo se donne pour objectif de concevoir une identité visuelle qui échappe aux modes de production proposés par la licence Adobe et qui puisse s’adapter à tous les supports de diffusion. Il élabore une typographie variable et un outil de génération d’images. Ce dernier utilise les visuels produits par l’ÉSAD pour composer une nouvelle image qui fait identité. La typographie et le visuel se répondent via une grille variable déclinable sur les différents supports.
L’identité s’affine au cours de l’année par l’ajout de différentes étapes dans le processus de production, comme la gestion de profils colorimétriques, de nouvelles options de cadrage et des phases de détourage avant pré-programme.
Privilégiant la palette des bleus et des verts, le duo créé deux bâches 4×3 (voir ci-dessous), la carte de vœux 2021 (voir ci-dessous), le design visuel et graphique des trois dernières expositions du cycle Uncool Memories, le site des JPO 2021, le livret 2021-22 et le Yearbook 2021 (à paraître).
2021-22 : Nicolas Lemaitre
L’identité visuelle de l’année 2021-22 est confiée à Nicolas Lemaitre (DNSEP 2021).
Ses premières réalisations portent sur l’exposition Search Bar #1 – exposition des diplomés 2021, où l’un de ses projets est lui-même exposé (voir ci-dessous).
2022-23 : Nicolas Lemaitre
L’identité visuelle de l’année 2022-23 est de nouveau confiée à Nicolas Lemaitre (DNSEP 2021) qui s’approprie la thématique ludique de l’année « U.S.B » pour « Uno – Simon – Bic », 3 jeux/objets ayant pour référence 4 couleurs.
2023-24 : Place à l’intelligence artificielle
Pour l’année 2023-2024, l’identité visuelle de l’ÉSAD Orléans est réalisée par l’équipe du programme EMD (Editions, Média, Design) de l’ÉSAD Orléans. Celle-ci mobilise l’intelligence artificielle pour la création de ses textes et de ses images. Développée dans le cadre du projet SUI GENERIS, elle s’appuie sur la dimension virale et organique du Physarum polycephalum ou Blob afin de créer un parallèle avec les images génératives créées par l’agent conversationnel CHAT-GPT.
De plus, l’esprit est résolument punk. Et, comme chacun sait, le punk ne respecte pas vraiment les règles (de l’art)…
L’année se décline ainsi sous le signe du Blob, qui est à la fois un être vivant réticulaire (Physarum polycephalum) et un objet informatique (il est l’abréviation de Binary Large Object), qui désigne une masse de données sous forme binaire. Les réseaux générés par le Physarum démontrent une véritable capacité d’ingénierie, il est ainsi considéré comme une ‘‘forme d’intelligence primitive’’ : il se déplace, s’auto-régénère, se repère dans un labyrinthe, se souvient et est doté d’anticipation. Viral (ou presque), organique, étonnant, le blob reste un être encore mystérieux.
Les BLOBs informatiques sont, quant à eux, des objets légers et immuables qui peuvent stocker efficacement des données, ce qui les rendent adaptés à la manipulation de fichiers volumineux, tels que des images, des fichiers audio ou vidéo. Les blobs sont pris en charge par les navigateurs web modernes et peuvent être utilisés à diverses fins, car ils sont très flexibles.
Des réseaux du Physarum aux blobs de l’Internet grâce auxquels fonctionnent les I.A ouvertes au public, il n’y a peut-être qu’une seule et même ligne. Bienvenue dans le monde des blobs (punks) !