Cycle de conférences
Du 12 octobre au 14 décembre 2022

Ce cycle de conférences propose de prolonger, par la rencontre avec les auteur•es et acteur•trices de projets en art et en design, différents aspects des enseignements de l’école. Pensées comme outil de veille et balises historiques et prospectives dans la construction d’une interrogation des moyens de l’art et du design pour imaginer demain, ces conférences se donnent pour objet d’explorer les enjeux d’un design relié aux nouveaux champs du faire à l’heure de la numérisation du monde et de la transition écologique. Lieu d’écoute et d’échange, elles sont ouvertes aux questionnements que rencontrent les étudiants et les étudiantes au fil de leur parcours. Elles sont obligatoires pour les étudiantes et étudiants de premier cycle et de deuxième cycle.

Les conférences se déroulent le mercredi après-midi à l’auditorium du Musée des Beaux-arts (Place Sainte-Croix) entre 14h et 17h (horaires et lieux précisés en fonction des conférences ci-dessous). 

Programme

12 octobre 2022 : Design + Technologie par Weil et Tom Formont du Studio Units

sur une proposition de Claire Dumont et Florent Deloison  

Units est un studio de création fondé en 2019 à la croisée du design, des sciences et de l’art. Guidé par l’exploration des rapports entre les systèmes techniques et la sensibilité humaine, il investit des champs variés : design industriel, conception d’interfaces, fabrication de scénographies immersives, production d’objets graphiques. Sorte de laboratoire, Units collabore avec des entreprises, des chercheurs et des institutions culturelles afin de dessiner des innovations qui ont du sens pour le monde de demain.

Dans le cadre des Rendez-vous de l’ESAD, Roman Weil et Tom Formont, designers et co-fondateurs de Units, présenteront leur approche à travers différents projets du studio. Il sera question d’auto-édition d’une revue de recherche, d’expérimentation autour de machines robotiques pour les raves parties ou encore de micro-robots pour le futur de la chirurgie.

19 octobre 2022 : Explorer les écosystèmes numériques
possibles dans un monde soutenable, par Gauthier Roussilhe

sur une proposition de Sylvia Fredriksson 

Nous devons faire des choix inédits pour nous adapter à moyen et long terme à la crise environnementale. Nous sommes ainsi tenus d’organiser une décrue de notre empreinte matérielle et énergétique et tous les secteurs sont concernés. Face à cet effort de transformation, la place du secteur numérique n’est pas encore déterminée.
Chercheur spécialisé sur les enjeux environnementaux de la numérisation, Gauthier Roussilhe s’attache à construire et partager une analyse, la plus réaliste possible, par son travail de recherche, d’expertise et d’enseignement.

Sa démarche de recherche s’appuie sur un travail de terrain (autant aux niveaux des infrastructures que des institutions), la compréhension du fonctionnement des infrastructures et des services numériques, et une approche mixte mobilisant sciences environnementales, connaissances techniques et sciences humaines et sociales. Doctorant au RMIT et au Centre de Recherche en Design (ENS Saclay, ENSCI), Gauthier Roussilhe topographie les enjeux environnementaux de la numérisation, de l’extraction des matières à la fin de vie, et des infrastructures à l’usage de services numériques.

Conférence ouverte au public.

26 octobre 2022 : Designing money and the future, by Inte Gloerich (conférence en anglais)

invited byVictor Guégan

What do money and the future have in common? They are both designed but often experienced as something beyond our control. In this lecture, we will explore who has a say in the design of the future and of money. Are alternatives possible that move away from extractive economies and growth logics? How can we work towards a future in which the economy is centered on different values such as solidarity and care? And what is your role as a designer in all of this? And how does all of this play out in the emerging cryptocurrency and NFT sector?

The conference will be held on October 26, 2022 at 2 p.m. in the Auditorium of the Museum of Fine Arts in Orléans. Conference open to the public.

Biography
Inte Gloerich is a PhD researcher at Utrecht University and the Institute of Network Cultures. In her PhD, she explores sociotechnical imaginaries around blockchain technology as they appear in for instance blockchain memes, startup culture, and art. More broadly, Inte’s work involves the politics, artistic imagination, and (counter)cultures surrounding digital technology and economy. She collaborated with Amateur Cities for the Feminist Finance Zine and Feminist Finance Syllabus. Inte teaches Media Studies at the University of Amsterdam.

https://integloerich.nl/

9 novembre 2022 : Minuit, par Aurélie Pétrel

sur une proposition d’Olivier Bouton

Le 4ème Rendez-vous de l’ÉSAD sera consacré au travail d’Aurélie Pétrel. Huit villes choisies pour ce qu’elles incarnent sur l’échiquier mondial, sont à la base de ses recherches photographiques et de ses pièces. Elles initialisent en les géolocalisant ces futures « prises de vue latentes », en attente de déclenchement, de révélation, d’activation, de déplacement, d’hybridation, de transfert, de devenir-support allant de la sculpture à l’architecture jusqu’aux installations scéniques dans son travail en duo avec le metteur en scène Vincent Roumagnac (Pétrel I Roumagnac (duo)). Aurélie Pétrel pose la question de la mutation-mutabilité d’une image, son potentiel de fractalisation, dans ce qu’elle peut provoquer comme trouble en son expérience de pluriperception. Pour elle, une prise de vue génère une multitude de prises de point de vue. Les temps et les espaces ne cessent de se superposer, tout en ne cessant pas de se disjointer. L’image, vecteur mouvant de cette élasticité spatio-temporelle, se redistribue vient déjouer, sa perception une et définitive, son moment et sa position décisifs. 

La latence de l’image est repensée. Mettant en oeuvre les outils formels et les processus intellectuels tant des artistes que des chercheurs, Pétrel associe une démarche plastique et conceptuelle dans une suite programmatique de mises en situation, où le format exposition rejoue à chaque fois différemment, la dimension interprétative de toute partition, de toute photographie en latence, de toute forme en attente de métamorphose. 

La conférence se tiendra le mercredi 9 novembre, à 14h à l’Auditorium des Beaux-Arts. Il s’agira d’une présentation d’œuvres sélectionnées. Ouverte au public.

Biographie

La pratique photographique d’Aurélie Pétrel interroge le statut de l’image, son utilisation ainsi que les mécanismes de sa production. Ancrées dans la durée, ses recherches visent à ramener la prise de vue au centre de la réflexion multisensorielle à l’aide de dispositifs spatiaux. Ses prises de vue latentes de studio, de paysages, d’architectures spécifiques, de scènes de rues ou d’intérieur, peuvent être activées sous la forme physique d’installations. Ses images deviennent alors les composantes de pièces tridimensionnelles réalisées dans des matériaux de construction comme le métal et le verre laminé. Lorsqu’elles réagissent aux architectures et forment des scénographies complexes, elles se transforment en de véritables partitions chorégraphiques. En passant de la planéité de l’image au volume de l’objet en trois dimensions, son oeuvre relève d’un travail de mise en mouvement de l’acte photographique.Son travail fait partie de la collection du Musée de l’Élysée de Lausanne (CH); du Centre National d’Art Moderne (MNAM) – Centre Georges Pompidou, Paris, du Centre National des Arts Plastiques (CNAP), du FRAC Normandie Rouen et du FRAC Occitanie Montpellier. 

Formée à l’École des Beaux-Arts de Lyon 2006, elle enseigne en tant qu’artiste et responsable du Pool photographie au sein de la HEAD–Genève (HES-SO) – Haute École d’art et de design de Genève depuis 2012 et co-dirige le Laboratoire d’expérimentation du CIPGP – Collège International de Photographie du grand Paris depuis 2018. Son travail est exposé en France et à l’étranger. Il est représenté par la galerie Ceysson & Bénétière, Gowen Contemporary (en solo) et par la galerie Valéria Cétraro (en duo).

16 novembre 2022 : Journée des masterants

La journée des masterants s’adresse à l’ensemble des étudiants de M2 DM et DC en présence des tuteurs et tutrices de mémoire. 

23 novembre 2022 : Incarner l’information. Le tournant expressif des images documentaires, André Gunthert

sur une proposition de Laurent Baude et Maurice Huvelin

Vieille question des beaux-arts, la représentation des langages non verbaux, comme l’expression du visage ou les gestes expressifs, devient un enjeu essentiel de la narration visuelle avec l’essor du cinéma muet, au début du XXe siècle. L’association d’une image référentielle avec l’invention d’une nouvelle sémiotique des corps, illustrée par la technique du gros plan, engendre une stylistique inédite, qui combine effet d’authenticité et évidence du message. La photographie d’information expressive ou le déploiement des incarnations publicitaires explorent à leur tour ce vocabulaire, contribuant à la naissance du format magazine.

Biographie :
André Gunthert est historien des cultures visuelles, enseignant-chercheur à l’EHESS. Il est spécialiste des médias d’enregistrement, de l’édition illustrée et des cultures populaires contemporaines. Il a fondé et dirigé la revue scientifique Études photographiques (1996-2017) et publié de nombreux articles et ouvrages consacrés à l’histoire de la photographie ou à ses usages sociaux (L’Image partagée. La photographie numérique,Textuel, 2015). Ses recherches actuelles sont consacrées au tournant documentaire des formes visuelles.

7 décembre 2022 : Au devant de l’intelligence artificielle, par Étienne Mineur

sur une proposition des étudiants de l’ESAD

Une évolution radicale se déroule dans le domaine de la génération d’images et de textes avec la popularisation des outils utilisant le deep learning (que l’on nommera «  intelligence artificielle  »), comme Dall-E, Midjourney, Stable diffusion, Disco Diffusion, Gpt 3 et autres…

Les intelligences artificielles dans le domaine du texte et de l’image viennent de franchir durant ces derniers mois un cap très important ouvrant de nouvelles possibilités créatives absolument inouïes qu’il me semble essentiel de questionner.

Ces IA sont de nouveaux outils, il faut donc les tester et les expérimenter sans apriori afin d’y trouver de nouveaux usages et possibilités.

Pour en parler, l’ÉSAD Orléans a l’honneur de recevoir Étienne Mineur le mercredi 7 décembre 2022 à 14h à l’Auditorium des Beaux-Arts, dans le cadre des Rendez-vous de l’ESAD.

J’ai demandé à une IA (GPT 3) «  de quelles manières le métier d’illustrateur va évoluer avec l’arrivée des IA ?  ».

Voici sa réponse :

«  Pour survivre dans un tel environnement, l’illustrateur devra renoncer à sa révérence presque superstitieuse envers la créativité.  »

Je propose donc de répondre à cette IA (très vexante), de manière encore plus créative qu’elle ne peut le «  penser  ».

Biographie :

Étienne Mineur, né en 1968, est un designer, éditeur et enseignant français, dont le travail est axé sur les relations entre graphisme et interactivité.

Diplômé de l’école nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 1992, il commence sa carrière dans le domaine du CD-ROM culturel. Il est à cette occasion directeur artistique chez plusieurs acteurs majeurs du domaine : Nofrontiere (Autriche), Index+, Hyptique.

En 2000, il est cofondateur du studio Incandescence puis en 2009 des Éditions Volumiques, qui produisent des livres interactifs et des jeux.

Parallèlement, il a enseigné à l’école des Gobelins, à l’école Louis Lumière (maitre de conférence) à l’École européenne supérieure d’art de Bretagne, à la Head à Genève (professeur invité), Camondo et dans son ancienne école, l’Ensad.

En 2009, il décide de revenir vers le design lié aux objets physiques. Il fonde les éditions Volumique qui est une maison d’édition, mais aussi un studio d’invention, de conception et de développement de nouveaux types de jeux, de jouets et de livres, basé sur la mise en relation du tangible et du numérique.

Il est aussi l’inventeur de nombreux brevets dans le domaine de l’interaction tangible.

https://volumique.com/

https://etienne.

14 décembre 2022 : Mutation technologique des processus de création, par Sophie Fetro 

sur une proposition de Caroline Zahnd

Pour la dernière séance du cycle de conférences « Les Rendez-vous de l’ÉSAD », le mercredi 14 décembre 2022, l’ÉSAD Orléans reçoit Sophie Fétro, maître de conférences dont les recherches portent sur les mutations technologiques que connaissent les processus de création en design, en particulier sur les outils numériques d’aide à la conception et à la fabrication.

En octobre dernier, Sophie Fétro et les étudiant·es du Master « Design, Arts, Médias » de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne étaient invités à l’ÉSAD Orléans par le programme de recherche « Objects, Crafts and Computation ». Ensemble et par la pratique, il s’agissait d’interroger les manières de se ressaisir de la donnée numérique, constitutive de nos existences, en la réincarnant dans la matière à partir de processus manuels ou de modélisation paramétrique et de fabrication numérique.
La conférence de Sophie Fétro, qui suit ce workshop, permettra de revenir en détail sur les questions issues de cette expérience et plus largement d’interroger ce que font les processus computationnels à la pensée de la forme. Comment les pratiques, le geste du plasticien et la génération de formes par l’algorithme, cohabitent-elles ?  Que se passe-t-il à l’endroit de la rencontre entre la céramique, en tant que matérialité première, et le numérique ?

Par ce partenariat avec le Master « Design, Arts, Médias » de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’ÉSAD Orléans souhaite contribuer à mettre en dialogue les différentes approches de la recherche création en Arts et Design.

Biographie : Sophie Fétro est maître de conférences, elle enseigne la théorie et la pratique du design à l’Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Elle développe une réflexion qui s’inscrit dans le prolongement direct de sa thèse : Étude critique du merveilleux en design – Tours et détours dans les pratiques d’assistance au projet, et porte tout particulièrement sur les façons dont les outils numériques de conception et de fabrication infléchissent l’imaginaire des concepteurs et les poussent à dépasser les conventions créatives, à bousculer les normes et les habitudes productives.